Postulat n° 55 - Demande de revoir le tarif des places de stationnement en ville de Fribourg et de revenir au tarif maximal de 1 franc/heure

C. Rugo (PA)

Développement du postulat

Il fut un temps où:

  • La première amende d'ordre était comptée "pour beurre". De la sorte, la Ville de Fribourg remplissait son mandat pédagogique envers les automobilistes étourdis;
  • La pause de midi permettait à tout un chacun de dîner à son aise; sans avoir à penser à son disque bleu entre 12h00 et 14h00. Et oui, cela arrangeait bien les restaurateurs…

Le Parti des artistes peu à peu s'avoisine des visions politiques de notre estimée Conseillère communale, en particulier:

PV séance du Conseil général 17 février 2009 p. 415

Mme Antoinette de Weck (PLR) précise que le groupe libéral-radical ne saurait accepter d'augmenter encore plus les recettes provenant des parcomètres. Tout automobiliste doit déjà s'acquitter de suffisamment de taxes et d'amendes pour parquer à Fribourg. Quand je vois que le produit total des parcomètres et des amendes de parcage atteint 6'650'000 francs, j'estime que c'est largement suffisant. Il faudrait peut-être aussi songer à modifier la politique pour attirer des gens à Fribourg.

Le produit total des parcomètres FS 4'904'753.- (rubrique 401.434.00/2015) additionné à celui des amendes d'ordre FS 2'907'149.- (rubrique 401.437.00/2015) nous donne un total de FS 7'811'902.-; soit une augmentation de 1'161'902.- (17.47%).

L'avis de Madame la Conseillère PLR n'a pas été suivi. Et les chiffres démontrent, si preuve était besoin, que le Conseil communal "fait les poches" à ses concitoyens avec un intérêt particulier pour les piécettes de deux francs!

En 2016, contre vents et marrées, sous le commandement du nouvel élu PCS, le Conseil communal a pris l'option d'étendre les zones de parcage avec vignette en Basse-Ville et au Schönberg visant l'uniformisation de la ponction sur tout son territoire. Parallèlement, il a augmenté encore de 100% les taxes des parcomètres (de 1.- à 2.- francs/heure) sur l'ensemble du territoire communal. Les propriétaires de parkings (Grenette, Manor, Parking des Alpes, etc.) ont suivi le mouvement, eux qui étaient à 1.50.-/heure ont su s'adapter merveilleusement à la hausse. 2de3

C'est une taxe qui, gentiment mais surement, s'est transformée en impôt pour les habitants du Grand Fribourg; impôt antisocial étant donné qu'il frappe au pare-brise du pauvre comme du riche… un tout ménage. Les familles sont invitées à faire leurs emplettes hebdomadaires dans les supermarchés du pourtour (Avry, Guin); ce qui n'est pas sans conséquences sur la mobilité.

La chasse aux sorcières

Or les commerces se meurent en ville de Fribourg. Les restaurateurs tirent la langue et Monsieur le Conseiller communal Pierre-Olivier Nobs en charge de la Police locale, figure de proue du Conseil communal, reste sourd à leur agonie lorsqu'il déclare dans La Liberté du 23 mars 2017 lib/Igor Cardellini/ "Les restaurateurs de l'Auge à la peine").

En aparté, ou est-ce une mauvaise lecture de journaliste… nous connaissons tous nos propres limites face aux multiples interprétations de notre quotidien. La liberté de transfigurer la réalité commence à être connue dans les milieux de la presse fribourgeoise et c'est le prix à payer; les bonnes soeurs ne sont plus là pour veiller au grain, diffuser la bonne parole…

La Ville de Fribourg a pris le tournant de la mobilité douce avec un passage en force des tarifs à 2.-/heure sur l'ensemble du périmètre de la commune.

Quelques chiffres

Publiés par l'Office fédéral de la statistique (bfs.admin.ch).

"On comptait 5'980'512 véhicules immatriculés en Suisse au 30 septembre 2016". "Le taux de motorisation, soit le nombre de véhicules de tourisme pour mille habitants, est de 543".

"L'augmentation ou la diminution du taux de motorisation peut trouver de multiples explications. Il peut par exemple être lié au développement du réseau de transports publics, des infrastructures routières ou encore à la disponibilité d'une place de parking sur le lieu de résidence".

Les citoyens de cette ville possèdent aussi leurs voitures. Ils payent des impôts et doivent pouvoir aussi être pris en considération. N'oubliez pas, Mesdames les conseillères générales, Messieurs les conseillers généraux, nous sommes leurs représentants.

Le but visé sert principalement à "renflouer les caisses" de la cité (afin de payer grassement, et le salaire des Conseillers communaux, et leurs retraites, cf. proposition n°1). Mauvais Prince, mauvais Seigneur: les images (et les "witz") sur les étrangers portant leurs deux cornets Migros… ont fait place à l'individu sur son vélo électrique (et même nos autorités y excellent). Probablement que ces derniers se font livrer leurs courses par internet et/ou par d'anciens chômeurs).

Le citoyen-résident lambda se trouve obligé de payer sa dîme par le biais des vignettes (sans être sûr d'y trouver son compte… sa place de parc; demandez aux habitants du Bourg!).

Parallèlement, aucune baisse de tarif des prix des moyens de transport (TPF) n'a été proposée pour inciter le citoyen à voyager le coeur léger dans des transports en commun surchargés aux heures de pointe. Pour exemple, la Ville de Curitiba au Brésil prit l'option opposée (réseau BHNS, bus à haut niveau de service). En 1974 déjà, elle fit figure de pionnière.

Quelques données anecdotiques non exhaustives représentatives du bon vouloir de l'autorité communale:

Quelle surprise de voir les agents de Ville noter scrupuleusement le numéro de plaque de mères ou pères de famille venir faire trempette à la piscine de la Motta avec leurs enfants pour qu'amende 3de3

leur soit infligée. Il est strictement interdit de recharger… Rondes plus que doublées de nos agents durant la période estivale. On veut dissuader les familles de venir en voiture à la piscine. Est-ce là une pratique d'encouragement au sport, aux loisirs. Et quelques fois, c'est aussi rediriger les adeptes de jeux d'eau vers Morat, Neuchâtel ou Payerne, Estavayer-le-Lac qui eux savent accueillir ces nombreux clients (de Fribourg aussi).

Le citoyen n'est pas incité à faire les bons choix. Ainsi, le demi-tarif qui augmente au fil des ans pour alimenter les hauts salaires des décideurs. Comment expliquer les mathématiques à nos enfants, lorsque la moitié de 2.80 francs donne 2.20?

De même, lorsque les touristes se promènent en Basse-Ville, ils se voient taxer 2.80 francs pour le trajet d'une minute en funiculaire (hausse de 180%). Est-ce là réellement une belle carte de visite?

Au vu de l'argumentaire développé ci-dessus, le postulant demande au Conseil communal de revoir le tarif des places de stationnement en Ville de Fribourg et de revenir au tarif maximal de 1 franc/heure.

Fribourg, le 19 septembre 2017