Postulat n° 87 - Demande un plafonnement des salaires de tous les employés de la Ville de Fribourg, politiciens compris, au maximum du salaire LAA

M. C. Rugo (PA)

Développement du postulat

Le postulant demande au Conseil communal un plafonnement des salaires de tous les employés de la Ville de Fribourg, politiciens compris. Tout salaire de notre entreprise publique "ne peut excéder le salaire maximal LAA" qui est à titre informatif de 148’000 francs en 2018; une renégociation par échelonnement collectif entre la tranche de 120’000 francs au salaire maximal LAA; et un statu quo pour les salaires en dessous de 120’ 000 francs; ce, afin de pérenniser et les finances communales, et la Caisse de pension de la Ville de Fribourg.

L’évolution ubuesque des salaires sur le plan macro-économique correspond à une suite logique développée année après année par les bien-pensants de la société; piloté par un cheptel nommé aux directions RH de chaque entreprise. La loi du marché me direz-vous?

Et bien non!

Sans être alarmiste, le capitalisme, dont nous suçons à sa mamelle, mois après mois, année après année, en nous prenant nous-autres au-dessus comme modèle économique n’est plus le nec le plus ultra. La machine économique s’est grippée. Les filtres commencent à s’émousser, s’effriter... 

Et pour faire un parallèle, encore une fois, comparaison sera faite avec un moteur. Quand le piston est rayé ou "grippé", deux choix s’offrent pour faire repartir la machine. 

  1. soit remplacer la pièce défectueuse;
  2. soit racheter un nouveau moteur. 

Avec l’expérience des crises économiques successives, les économistes trouvent à chaque fois un coupable (avec formules expiatoires). 

  • 1929: 1ère crise économique "the crash". Les nombreux suicides des impresarios n’ont pas été diffusés avec la même fréquence que les victimes se jetant dans le vide le 11 septembre 2001 
  • 1950: Trêve - reconstruction européenne de l’après-guerre. Premiers mouvements indépendants des colonies 
  • 1970: "1er Crash pétrolier" 
  • 1990: "2ème Crash pétrolier" et premières délocalisations. 
  • 2008: "Crash boursier" imputé aux nombreuses gestions déloyales des banques; le mot plus approprié serait banqueroute (comme si l’appât du lucre pouvait justifier de telles inégalités? Le "bon" du "mauvais" voleur?                        
  • 2010+: Remaniement des réseaux commerciaux de distribution au profit du net qui "expatrie" les bénéfices dans un nombre de mains de plus en plus restreint (grandes chaînes commerciales européennes ou mondiale); idem pour les chaînes de restauration qui "tentaculisent" et le lucre et l’architecture des cités. 

Des signes évidents d’essoufflement se font sentir et pourtant on ferme les yeux. Même le discours du 1er août 2018 de "Monsieur Schneider-Hamamm" prête à pleurer ou à rire à chaudes larmes! (Ce qui est bon pour la santé). 

  • A Les entreprises fribourgeoises du secteur secondaire ont fermé leur outil de production les unes après les autres. Seules demeurent quelques unes (Cardinal/Boxal/Vuille etc.); c’est "PARFAIT". 
  • B Le secteur de LA SANTÉ (primes maladies; HFR) est et sera pour longtemps sous perfusion. Le salaire des médecins n’y est pour rien (ou presque selon les lisses pensées de notre Président M. Alain Berset). 
  • C Le va-et-vient d’un pourcentage de plus en plus élevé de la main-d’œuvre qualifiée du Canton s’expatrie ou plutôt "s’excantonalise" sur Bern, Zürich... (Non, c’est juste: la Ville de Fribourg préfère mandater des consultants plus performants faisant appel à http://www.netzwerk-altstadt.ch , experts de Suisse orientale pour nous dire que le commerce en Ville de Fribourg, "c’est râpé" (investissons dans le Gruyère! Cela fait "rigoler"). 
  • D Heureusement que nous possédons l’Université de Fribourg qui est un des poumons économiques non négligeable, formateur des futurs cadres qui se retrouvent immanquablement en surnombre. 
  • E La seule solution à tous ces maux était, est, sera aux yeux doucereux du Conseil communal: "Bluefactory". 

Fort de ces multiples analyses non exhaustives, tout cela ne présage rien de bon. Il serait intéressant d’avoir une vision à long terme pour l’ensemble des concitoyens et quelque part tester des nouveaux moyens d’adaptation tel celui proposé par ce postulat qui veut: 

Le postulant demande au Conseil communal un plafonnement des salaires de tous les employés de la Ville de Fribourg, politiciens. Tout salaire de notre entreprise publique "ne peut excéder le salaire maximal LAA" qui est à titre informatif de 148 francs en 2018; une renégociation par échelonnement collectif entre la tranche de 120’000 francs au salaire maximal LAA; et un statu quo pour les salaires en dessous de 120’000 francs; ce, afin de pérenniser et les finances communales, et la Caisse de pension de la Ville de Fribourg. 

  1. Limiter le salaire maximal (Conseillers-ères communaux, Syndic et Vice-syndic, chefs de service compris). Tout salaire de notre entreprise publique "ne peut excéder le salaire maximal LAA" qui est à titre informatif de 148’000 francs en 2018. 
  2. Renégocier les salaires des cadres déjà en place (possibilité ouverte de jouer sur le temps de travail). 
  3. Nouvelle dynamique par l’embauche de personnes montrant un sens de l’intérêt commun. 
  4. Rééquilibrage du ratio (plus petit salaire - plus haut salaire) incitant chaque collaborateur-trice à jouer dans la même équipe. PAS TOUCHE au salaire de base (0 à 120’000 francs annuel). Par effet de ricochets, pas besoin de modifier les règles établies concernant la Caisse de pension de la Ville de Fribourg qui verrait sans autre son taux de couverture augmentée fortement. 
  5. Viabilité financière à plus long terme pour le budget communal soutenue par une vision communautaire innovante. 

Seul l’avenir jugera la mesure du plafonnement des hauts salaires et non la voix tonitruante d’un jeune syndicaliste. 

Si vous voulez anticiper des nouvelles solutions, je vous enjoins de soutenir ce postulat qui donnant une ligne directrice de par son énoncé vient, certes, chatouiller là où cela gratte. 

Farfelu? et bien NON: ces solutions correspondant à un salaire "proportionné" sont déjà mises en place même pour des ministres ou chefs d’Etats (Islande). 

"Povre son lo que quiere mucho" traduit:

"Les pauvres sont ceux qui veulent beaucoup", adage de José Mujica, ancien président de l’Uruguay qui reversait 90% de son salaire et vivait simplement dans sa ferme. 

Gloire à José Mujica  

Fribourg, le 18 septembre 2018