Postulat n° 140 (2021-2026) - Demande d’étudier la possibilité d’instaurer un concept de logistique du premier/dernier kilomètre à vélo

F. Yerly-Brault (Vert·e·s), B. Noll (Vert·e·s), D. Ruffieux (Vert·e·s), J. Stöckli (Vert·e·s)

Développement du postulat

Le présent postulat demande au Conseil communal d’étudier la possibilité d’instaurer un concept de "logistique du premier/dernier kilomètre à vélo", ceci afin de répondre aux défis des flux de marchandises tout en désengorgeant le centre-ville du trafic logistique.

Contenu

Comme le précise l'Union des villes suisses, toutes les villes sont confrontées aux mêmes défis: désentraver le centre-ville du trafic motorisé tout en maintenant des flux de marchandises associés à son activité économique et aux besoins des résident·e·s.

Le projet d'agglomération de 4ème génération inclut une stratégie de logistique urbaine à l'échelle de l'agglomération. De même, le Conseil général a récemment adopté le postulat n° 126 demandant de reconsidérer le concept de livraison par camions dans la Vieille-Ville et les quartiers voisins.

La politique de mobilité vise à réduire autant que possible les déplacements intra-muros et le trafic pendulaire, alors que les personnes résidant en ville et les acteurs de l'économie locale doivent pouvoir continuer à se procurer sur place les biens et les services nécessaires à leurs activités.

Toutefois, ces prétentions sont restreintes par les possibilités d'accès limitées pour les résident·e·s et les commerçants ne disposant pas de leur propre place de stationnement ainsi que le réseau routier qui ne permet pas une circulation fluide, ceci à différents moments de la journée.

Pour qu'un centre-ville qui réduit autant que possible le trafic de véhicules motorisés demeure un atout économique pour les riverains et les entreprises qui y sont installées, il serait judicieux de flanquer la stratégie de mobilité de la Ville de Fribourg d'un concept de logistique urbaine attrayant et innovant.

Ainsi, le postulat demande au Conseil communal d’étudier – par exemple sous la forme d’un concept global de logistique urbaine – l’introduction de solutions visant à réorienter les chaînes d'approvisionnement dans une perspective de mobilité durable, centrée autour de l’exploitation et du développement de plateformes de transbordement multimodales (aussi appelées "hubs", pouvant être déclinés en micro- et en nano-hubs). Celles-ci visent à faciliter le transfert des flux de marchandises du rail ou des grands axes routiers aux routes communales par des véhicules de livraison légers et maniables, peu gourmands en énergies fossiles et en espace.

Le rapport clarifiera, entre autres, des points suivants:

1.         Quel est le potentiel d'un service de livraison par vélo cargo et autres véhicules de livraison à faibles émissions et peu gourmands en espaces pour l’approvisionnement en marchandises des commerces de la ville?

2.         Quels sont les outils de politiques publiques appropriés (incitatifs financiers, labels, subventions, sensibilisation etc.) à disposition afin d’augmenter le potentiel d’adoption et l’attractivité d’un tel service par tous les acteurs de la chaîne de production? À titre d’exemple, la Ville pourrait soutenir financièrement les prestataires de tels services lors de la phase de lancement, ainsi qu’instaurer des incitatifs (sous diverses formes) pour les commerçantes et commerçants faisant appel à ces services.

3.         Quelles sont les infrastructures existantes potentiellement appropriées pour la création de hubs, microhubs et nanohubs, comme autant de centrales de logistique urbaine disséminées sur le territoire communal?

4.         Quelle coopération envisager avec les différents acteurs afin de mettre en place un concept global de logistique urbaine tournée vers l’avenir (entre autres: Agglomération, Etat de Fribourg, acteurs de l'économie en ville et dans l’agglomération, acteurs de la logistique et de la micro-logistique, associations de la société civile actives dans le domaine de la mobilité, associations de quartier, universités/hautes écoles etc.)?

À titre d’exemple et de bonne pratique, la Riviera vaudoise connaît un projet de micrologistique urbaine. Celui-ci est issu de la collaboration entre les collectivités publiques, les entreprises et services de cyclomessagerie, une entreprise nationale de transport de marchandises et différentes entreprises du tissu économique régional. Pour répondre au développement du commerce en ligne et à l’augmentation du trafic de transport de marchandises en ville, les coursières et coursiers à vélo prennent en charge les livraisons sur le dernier kilomètre. Les transporteurs camion évitent ainsi de perdre du temps dans les embouteillages et réduisent les émissions indésirables de leur véhicule. Le projet s’articule autour d’une infrastructure logistique nommée "MicroHUB". Celle-ci fait office de plateforme de transbordement. Le transporteur camion y dépose chaque jour ses marchandises – d’un poids et d’un volume déterminés – destinées aux entreprises ou aux particuliers de la région. Les coursières et coursiers réalisent ensuite avec rapidité et efficacité la livraison fine du dernier kilomètre de cette chaîne logistique.

Fribourg, le 23 avril 2024