Abeilles sauvages

Suite au postulat n°92 (2018), la Ville a acquis en 2019 vingt ruches pour abeilles domestiques. La mise en œuvre a cependant été retardée en raison de la crise du COVID-19. Entre-temps, une étude menée en 2022 a démontré la saturation du territoire communal par les ruchers existants, créant une compétition pour l'accès à la nourriture entre les différents insectes pollinisateurs. La pose des vingt ruches n'étant dès lors plus souhaitable, plusieurs solutions de réemploi des ruches ont été explorées. 

De ruches à hôtels à abeilles sauvages

La décision a été prise de favoriser les abeilles sauvages en transformant les ruches en hôtels à insectes. La transformation des 20 ruches a été réalisée dans les ateliers de la fondation l'Estampille. La plupart ont été installées au printemps 2025, sur des emplacements définis en tenant compte des résultats de l'inventaire des abeilles sauvages en ville, démarré au printemps 2024. 

Un inventaire des abeilles sauvages a été réalisé par le bureau L'Azuré sur 11 parcelles en ville de Fribourg. L’objectif était de mettre à jour la liste des espèces présentes et d’identifier les zones clés pour leur conservation.
Les abeilles ont été observées de mai à août 2024, lors de 4 passages sur chaque parcelle, en utilisant la chasse à vue et la collecte pour identification.

Résultats
150 espèces d’abeilles sauvages ont été recensées, avec une forte disparité entre les sites. Une vingtaine d’espèces, principalement généralistes, sont communes sur la majorité des parcelles. Trois espèces menacées (VU) de la Liste Rouge Suisse ont été observées au cimetière St-Léonard, au Jardin botanique et au bord de la Sarine. Treize espèces identifiées sont considérées comme potentiellement menacées (NT). 75% de ces espèces n’ont été trouvées que sur une seule parcelle, certaines sont spécifiques à des milieux (milieux fleuris, secteurs sableux). Au final, c'est au cimetière St-Léonard qu'ont été observées le plus d'espèces (68), grâce à une diversité en fleurs et en structures (par exemple tas de terre). 

Discussion
L’inventaire confirme une richesse importante en abeilles sauvages à Fribourg, bien que le nombre d’espèces sensibles soit faible et localisé. Les milieux naturels et certains espaces urbains diversifiés (ex : Cimetière St-Léonard, Jardin botanique) offrent de meilleures conditions pour les abeilles que les parcs urbains. La présence d’une végétation variée, fleurie et la disponibilité de structures adaptées à la nidification sont des facteurs déterminants. L’omniprésence de l’abeille domestique (Apis mellifera) soulève également des questions sur la probable saturation du territoire en ruches et sur la compétition entre abeilles domestiques et sauvages, notamment à proximité des zones écologiques sensibles. 

Recommandations
Dans le but d’assurer la pérennité de la faune pollinisatrice, plusieurs recommandations quant à l’amélioration de la qualité écologique des espaces urbains et naturels ont été formulées. Celles-ci insistent sur deux axes principaux :

• Accroître la diversité et la disponibilité florale, favorisant notamment les fleurs nectarifères sur des périodes étendues.
• Multiplier les structures de nidification, telles que les zones sablonneuses, les vieux murs ou les surfaces non entretenues, indispensables à certaines espèces spécialisées.

Le secteur des parcs et promenades applique déjà un entretien différencié qui sera encore affiné ces prochaines années. 

Habitat 

Chaque espèce d'abeilles a ses exigences concernant son habitat.

Sur les 600 espèces présentes en Suisse, plus de la moitié nidifie de préférence dans le sol. D'autres vont plutôt chercher des cavités existantes, des fissures dans des pierres ou du bois, des tiges creuses, des coquilles d'escargot, etc.

Au final, moins d'un quart des abeilles sauvages utilisent les hôtels à insectes. Les plus répandues sont l'Osmie cornue et l'Osmie rousse. Pour favoriser un maximum d'espèces, il est nécessaire de proposer des hôtels avec des structures et des galeries de diamètres variés. 

Nourriture 

L'abeille se nourrit du pollen et du nectar des fleurs.

Pour satisfaire aux exigences polliniques d'un maximum d'espèces, il faut leur proposer une offre en fleurs diversifiée, riche, continue et locale. 

Pesticides

Une des principales causes du déclin des abeilles sont les produits chimiques (pesticides, insecticides). Au jardin, on évite les pesticides!

Pour en savoir plus, consultez notre page sur la nature. 

Etude en ville de Fribourg : 

• Rapport (seulement en français) de l'inventaire sur les abeilles sauvages en ville (2024)
• Dépliant sur les abeilles sauvages en ville de Fribourg (2025)

Autres liens : 

• Sauvages et précieuses