Question n° 131 - Projet de rénovation du kiosque de la place Georges-Python

M.-C. Rey-Baeriswyl (CG-PCS)

Question

Je reviens sur le projet architectural, dont nous avons accepté le crédit en décembre. Je voudrais vous faire part de quelques étonnements sur la base du plan de détails que m'a aimablement transmis Mme A. Burgener Woeffray et aussi en lien avec le postulat n° 113, que j’avais déposé en 2019 concernant ce que l'on appelle les lieux d'aisance à Fribourg.

Pour les étonnements

Sur le plan de la première page, j'étais très étonnée de voir deux fois la mention de WC hommes. J'ai cherché les WC femmes, mais je ne les ai pas vus. Je trouvais que c'était significatif cette pensée unique où on a de la peine, même dans l'architecture, de penser les besoins globaux de tous les genres. J'ai regardé si les WC femmes, qui devraient être à droite, ont quelque chose de spécifique. J'ai observé par exemple qu'il n'y avait pas de lavabo dans les WC, donc pas de prise en compte des spécificités.

Les escaliers sont maintenus des deux côtés. Je crois que la pratique de tous les habitant·e·s montre que ces escaliers sont extrêmement pentus et je me suis questionnée si le montant investi avait permis le test d'un ascenseur, qui pourrait permettre une meilleure accessibilité à tous et à chacune dans les sous-sols.

Dans le plan, j'ai aussi observé une caméra de surveillance, qui est prévue dans le kiosque. Je me suis demandée ce qui pouvait justifier et quelles précautions avaient été prises concernant la protection des données et le droit du travail.

Aucune fontaine à eau extérieure n’est prévue sur les côtés du kiosque près des bancs, quand bien même le postulat n° 82 de 2018 avait demandé d’en disposer dans les lieux fréquentés. On peut dire que la place Georges-Python est vraiment le lieu emblématique de la ville, où toutes les manifestations et les festivals ont lieu, etc.

Dans la réponse au postulat n° 113, le Conseil communal écrivait: "La Ville mettra en place un plan de situation informant les passants, habitants ou touristes des emplacements des WC publics ou restaurants, offrant des espaces d’hygiène adaptés aux familles. De plus, une signalisation indiquant ces lieux sera mise en place". Malheureusement, aucun espace familial, ni d’allaitement, n’est concrétisé.

Comme aucun ascenseur n’est envisagé, il est indispensable de garantir l’accessibilité des WC nommés "WC handicapé·e·s" à tou·te·s les usager·ère·s qui auraient des limitations de mobilité. Je pense aux senior·e·s, aux familles avec plusieurs enfants et/ou poussette, aux personnes en situation d'handicap. Il serait impératif de modifier explicitement les règles d’accès.

Mes étonnements concernent aussi les liens entre les demandes du Conseil général et les services communaux. Je me suis demandée, dans les phases de conceptualisation du préprojet architectural, afin de prendre en compte les impulsions du Conseil général et les savoirs des acteurs concernés, comment ce projet de transformation a été analysé. Est-ce que, par exemple, la déléguée à la prévention du harcèlement a été mobilisée pour réfléchir à la politique de lutte contre le harcèlement? Comment la politique de lutte contre le harcèlement a-t-elle inspiré la rénovation de WC publics pour les sécuriser? Est-ce que la responsable de la politique familiale et de la jeunesse a été sollicitée pour vérifier si les besoins des familles, des jeunes et des enfants sont pris en compte, avec des propositions concrètes? Est-ce qu'un groupe d'habitant·e·s, utilisateur·rice·s de tous âges, a été constitué pour donner son expertise d’usage sur le préprojet? Est-ce que des porteur·se·s de projets culturels ont été mobilisé·e·s pour faire état des besoins en termes d’hygiène et de santé publique lors des manifestations qu’ils·elles développent? Est-ce que le Service de la police a été interpellé pour prendre en compte les statistiques sur les types d’incivilités et de problèmes identifiés dans ces lieux spécifiques?

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