Postulat n° 1 - Rapport final du Conseil communal

Résumé du postulat

Les postulants considèrent que, même si les études ne semblent pas totalement en concordance sur la dangerosité du glyphosate, le principe de précaution devrait être appliqué: soit de renoncer totalement aux herbicides contenant cette substance pour les intérêts des citoyen-n-e-s de la ville.

Par leur postulat, les auteurs s’appuient sur les éléments suivants:

1. Au niveau national, une pétition pour l’interdiction du glyphosate a été déposée à Berne par

Greenpeace, FRC et MfE, en février 2016;

2. Au niveau européen, l’EU a reporté le renouvellement pour l’autorisation de son utilisation;

3. Plusieurs communes romandes l’ont déjà interdit.

Réponse du Conseil communal

Les produits phytosanitaires et les désherbants, surtout les produits à base de glyphosate, font beaucoup parler d’eux ces dernières années. Leur emploi massif dans l’agriculture n’est pas sans avoir certaines répercussions sur l’environnement et sur l’être humain. Plusieurs d’études sont actuellement en cours pour déterminer leur potentiel dangereux pour l’homme.

Depuis 2001, une ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques (ORRChim) interdit le traitement des bords de routes, places, chemins, parkings, terrasses, toits et aires d’entreposage. Les herbicides peuvent uniquement être utilisés pour le traitement plante par plante (par exemple, la lutte contre les chardons, liserons, lampées, plantes invasives, etc.) ou sur des surfaces de cultures (terre végétale, humus) dont la vie microbienne permet une décomposition et qui évitent donc que les produits puissent se répandre dans le sous-sol. En ville de Fribourg, cette ordonnance est entièrement respectée. Les désherbants sont utilisés uniquement pour l’élimination d’herbes indésirables avant la plantation de nouvelles surfaces telles que plantations de végétaux, massifs de plantes vivaces, et l’aménagement de nouveaux gazons, la lutte contre la renouée du Japon, plante invasive très difficile à éliminer, et en cas de nécessité absolue le traitement plante par plante de chardons et autres herbes indésirables avec des systèmes racinaires leur permettant de survivre aux interventions de désherbage manuels et mécaniques.

Beaucoup d’heures de travail sont investies pour lutter contre les herbes indésirables dans les lieux publics importants. À certains endroits l’invasion d’herbes "folles" est tolérée et l’entretien est modifié en procédant à des fauches de régulation. Cet entretien différencié fait l’objet d’analyses régulières et d’adaptations si nécessaire.

Des nouvelles méthodes de lutte sont aussi testées régulièrement et mises en application si leur efficacité est avérée. Une machine permettant le traitement de petites surfaces avec de la chaleur générée par du gaz est en service depuis des années. Cette méthode est très lente et l’utilisation de gaz n’est pas non plus sans impact sur l’environnement. Actuellement, sont testées des machines à base d’eau chaude pour lutter contre les mauvaises herbes sur les places et chemins. Ces dernières utilisent de l’huile de chauffage (mazout) pour générer l’eau chaude et l’application demande aussi beaucoup de temps. Tous les systèmes thermiques nécessitent de fréquentes applications pour avoir un résultat acceptable et le prix des machines est élevé, sans oublier les combustibles nécessaires à leur fonctionnement. Des alternatives à l’utilisation du glyphosate existent. Cependant, aucun produit n’a l’efficacité ou une action aussi large sur les végétaux. Le mode d’action est général sur toutes les plantes (graminées, vivaces et selon le dosage même sur des végétaux buissonnants). La matière active est assimilée par les feuilles et répandue par la sève dans toute la plante qui est détruite totalement. Cet  état de fait permet d’éliminer toutes les plantes indésirables à un endroit bien défini avec une très grande efficacité, au moyen d'un seul produit. Selon les mauvaises herbes à éliminer, un ou plusieurs produits (matières actives différentes) doivent être mélangés pour arriver à un résultat similaire au glyphosate. A cause de ces mélanges, une quantité plus grande de produits nocifs pour la nature sont utilisés.

La question qui se pose est la suivante: faut-il interdire l’utilisation d’un produit qui fonctionne parfaitement, sachant qu’il n’est utilisé que dans des endroits avec une vie microbienne élevée, qui garantit une décomposition optimale du produit, et où n’existe aucun lien direct avec l’homme par la chaîne alimentaire? Il ne faut pas confondre avec l’utilisation massive dans l’agriculture et la possibilité que la matière active arrive dans les produits de consommation de tous les jours.

L’utilisation du glyphosate est aujourd’hui limitée au minimum pour lutter contre des plantes invasives et des plantes adventices avec des systèmes racinaires qui ne sont que difficilement éliminés avec d’autres méthodes mécaniques. Jusqu’à ce jour, aucune interdiction d’utilisation du glyphosate n’a été prononcée par les autorités compétentes. Au vu de ce qui précède, une interdiction totale ne se justifie pas. Par contre, toute utilisation d’herbicides est à limiter à un minimum et l’ordonnance sur l’utilisation des herbicides sur les places et routes est à respecter. Le secteur "Parcs et Promenades" suivra avec attention toute future évolution en la matière.

Pour terminer, la Ville de Fribourg est répertoriée comme commune utilisant aucun pesticide chimique. Elle préconise la lutte biologique intégrée (exception faite en cas de résistance après analyse du traitement et utilise du glyphosate uniquement pour combattre les plantes invasives).

Ces données sont visibles sur le site Internet https://ma-commune-zero-pesticide.ch/ .

Annexe 1
Annexe 2

Le postulat n° 1 est ainsi liquidé.

Réponse du Conseil communal