S. Murith (Le Centre/PVL), D. Krienbühl (PLR), P. Wicht (UDC)
Développement du postulat
La Ville de Fribourg fait face à une dégradation préoccupante de sa situation financière. Le plan financier 2026-2030 projette des déficits récurrents et croissants, avec une perte cumulée de 193.10 millions dans le scénario moyen qui inclut une hausse d’impôts de + 2.2% dès 2028. Dès 2027, le flux de trésorerie est nettement négatif, ce qui contraindrait la Ville à recourir à l’emprunt pour financer non seulement l’entier de ses investissements, mais également ses charges courantes de fonction (déficit structurel). Cela crée une dynamique défavorable d’endettement et d’augmentation des intérêts. Le taux d’endettement net atteindrait 214.60% en 2030, un niveau qualifié d’"extrême" par les normes MCH2 et contraire aux exigences de la LFin.
Cette évolution n’est pas soutenable et met en danger la continuité et la qualité des prestations communales, d’autant plus que les finances de la Ville demeurent fortement dépendantes d’un nombre restreint de contribuables importants. Face à cette vulnérabilité, la Commune ne peut pas se reposer uniquement sur des augmentations d’impôts mais doit aussi renforcer la maîtrise de ses charges et clarifier ses priorités.
Les postulant·e·s demandent ainsi au Conseil communal d’étudier la mise en place d’une politique financière complète, allant au-delà des projections. Cette politique devrait notamment définir:
des objectifs chiffrés en matière d’évolution des charges de personnel et de part des charges totales;
des principes de priorisation des investissements et de rationalisation des prestations;
un niveau cible d’autofinancement incluant un seuil minimal de flux de trésorerie;
tout autre indicateur utile pour assurer à moyen et long terme la soutenabilité financière de la Ville.