Question n° 195 - Diagnostic canopée

B. Noll (Vert·e·s)

Question

Il est indéniable que les arbres ont un effet positif sur le climat urbain. Malheureusement, le changement climatique et d'autres facteurs mettent à mal le patrimoine arboré des villes. De nombreux arbres n'atteignent plus la même taille et le même volume de couronne qu'auparavant, ce dernier point est déterminant pour l'importance écologique ou l'impact positif d'un arbre sur le climat urbain.

Depuis quelques années, il est possible de mesurer le volume de la canopée au moyen de la technologie LiDAR, un scan 3D laser (Light imaging, detection and ranging), et de tirer ainsi des conclusions sur l'impact climatique des arbres.

La Ville de Fribourg dispose d'une carte de canopées réalisée à l'aide des données LiDAR. Ceci est consigné dans la brochure "Diagnostic canopée" du programme Nature et Paysage. Mes questions sont les suivantes:

1.         Comment les conclusions tirées des données LiDAR sur nos arbres urbains ont-elles été appliquées dans la réalité jusqu’à présent?

2.         Où en est la Ville avec la stratégie de végétalisation mentionnée dans la brochure "Diagnostic canopée" et quel montant est prévu pour la réalisation de cette mesure dans le budget, par exemple pour 2024?

3.            Le volume de la couronne d'un arbre est-il pris en compte lors de plantations de remplacement ou tient-on uniquement compte du nombre d'arbres à remplacer?

Réponse du Conseil communal

Je remercie Mme B. Noll d'avoir transmis la question au préalable. Je suis donc en mesure de vous répondre.

1. Comment les conclusions tirées des données LiDAR sur nos arbres urbains ont-elles appliquées dans la réalité jusqu’à présent?

La donnée du vol LiDAR 2019 présentée dans la brochure "Diagnostic canopée" du programme Nature et paysage sert pour l’instant à trois choses:

  • Premièrement, elle a permis de connaitre l’étendue de la canopée sur le territoire communal. C’est aujourd’hui une donnée de base qui informe la prise de décision. Par exemple, elle a permis de connaitre l’état de la trame verte de biodiversité et d’identifier où la canopée est lacunaire afin de prévoir des renforcements dans le cadre de la stratégie de végétalisation.
  • Deuxièmement, elle a permis de mieux comprendre les îlots de chaleur en ville (avec la brochure éponyme sortie parallèlement à la brochure "Diagnostic canopée").
  • Troisièmement, Swisstopo utilise entre autres la donnée LiDAR pour identifier l’emplacement des arbres individuels, ce qui a permis d’estimer les arbres en ville, hors forêts, sur parcelles publiques et privées à 14'256 sujets (la Ville dispose de l‘inventaire précis des arbres sur le terrain public et privé communal, mais pas sur le terrain privé).

A toutes fins utiles, je relève encore que la Ville dispose également d’une donnée de canopée 2014 et 2022, mais celle-ci a été obtenue avec des méthodes de calcul différentes qui ne permettent pas une comparaison avec la donnée LiDAR 2019. Le prochain vol LiDAR prévu par la Confédération est en 2025, et permettra à la Ville de mesurer l’évolution de la canopée par rapport aux données de 2019.

2. Où en est la Ville avec la stratégie de végétalisation mentionnée dans la brochure "Diagnostic canopée" et quel montant est prévu pour la réalisation de cette mesure dans le budget, par exemple pour 2024?

Un montant de CHF 100'000.- intégré au programme Nature et paysage sera sollicité au Conseil général dans le cadre du budget 2024 afin de lancer l’élaboration de la stratégie de végétalisation en 2024. Il était nécessaire, pour démarrer la stratégie de végétalisation, d’attendre les conclusions du diagnostic canopée, du diagnostic îlots de chaleur, mais également de la stratégie biodiversité (qui sera publiée cet hiver).

3. Le volume de la couronne d'un arbre est-il pris en compte lors de plantations de remplacement ou tient-on uniquement compte du nombre d'arbres à remplacer?

Lors d’un remplacement d’arbre ou d’une nouvelle plantation, l’objectif n’est pas de "faire du chiffre" en plantant le maximum d’arbres individuels, quitte à ce qu’ils soient de faible volume foliaire, mais toujours bien de choisir le futur sujet qui puisse se développer au maximum dans le cadre des contraintes qui lui sont données. Le futur volume foliaire, mais également l’espèce adaptée aux changements climatiques, les aspects de biodiversité et les contraintes de sol sont autant de paramètres qui entrent en ligne de compte.

En termes d’entretien des arbres du domaine public et privé communal, le Secteur des parcs et promenades cherche dans la mesure du possible à laisser aux arbres leur plus grand développement possible. Cela n’a pas toujours été le cas et certains arbres trop taillés par le passé ne pourront plus retrouver leur plein développement.

Les arbres de l’espace public sont bien plus contraints que les arbres des terrains privés (lignes de bus, sous-sols compactés et/ou occupés par des réseaux, alignements historiques, etc.), raison pour laquelle la Ville encouragera aussi les privés à planter des arbres.

En d’autres termes, oui, il est tenu compte du volume de la couronne d’un arbre lors de plantations de remplacement, mais il s'agit d'un critère parmi de nombreux autres.

 

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