La 35e séance a mobilisé le Conseil général sur trois messages: la vente du Gîte d’Allières, l’achat d’une parcelle de l’usine Vuille, et un crédit d’étude pour des travaux à l’Atelier.
Sous la présidence de Camille Goy (Les Vert·e·s) – qui précise que le Centre gauche PCS s’appelle désormais le Centre Gauche – l’assemblée a préalablement élu Elisa Nobs (Centre Gauche) comme scrutatrice, en remplacement de Chantal Wicky Collaud, du même parti. Elle a également pris acte des comptes 2024 de la Caisse de prévoyance du personnel de la Ville.
Une caisse qui affiche une performance nette qui passe de 2,53% (2023) à 7,44%, un degré de couverture de 80,5%, une fortune au bilan de près de 240 millions. Des chiffres salués par les groupes et la présidente de la commission financière Marine Jordan (PS), qui insiste, à l’instar des Vert·e·s, sur l’attention à porter aux objectifs de durabilité et sociaux des placements.
Gîte d’Allières. La Ville souhaite vendre ce bien, qu’elle possède depuis 1987, au prix de 350 000 francs à la Société des Remontées mécaniques (SRM) La Berra SA. « Ce choix permet au bâtiment de continuer à jouer un rôle actif dans l’offre touristique de la région », apprécie la commission financière. Responsable des Finances, Laurent Dietrich rappelle que la Ville y a investi 1,5 million de francs durant ces 38 années, pour des revenus d’exploitation qui se sont élevés au maximum à 36 000 francs par an.
Au nom du groupe PLR, David Krienbühl salue l’engagement de la Commune dans la pérennisation des lieux. « Elle a rendu un service inestimable à la collectivité. » Côté UDC, José Uldry déclare: « En cédant le gîte à la SRM, nous avons la garantie qu’il sera exploité et intégré dans le développement de la station plutôt que laissé à l’abandon. »
Raphaël Fessler (Le Centre/PVL), qui a beaucoup plaidé pour offrir un avenir au Gîte d’Allières, évoque un « épilogue heureux ». Répondant aux inquiétudes de José Uldry (UDC) quant aux cours de ski de la commune, Laurent Dietrich rassure: « Une réflexion est en train de se faire. Ces cours seront toujours organisés, mais sur plusieurs sites. »
Au vote, la vente est acceptée par 61 voix, (4 abstentions et un non: celui de Claudio Rugo, (PA), qui n’entend pas vendre ses « bijoux de famille »).
Vuille. Propriétaire d’une partie de l’usine désaffectée dans le quartier du Jura, la Ville souhaite acquérir l’ensemble du bâtiment pour en faire, après transformation, un accueil extra-scolaire (160 enfants) et une place pour ses archives. De plus, 700 m2 pourraient être mis à disposition d’associations, comme le plaident le PS et le Centre gauche (Marc Vonlanthen et Cheda Béa). Ils pensent notamment au cirque Toamême et à ses 300 enfants, qui se retrouveront sans toit d’ici la fin 2028.
Avis favorable de la Commission financière ainsi que de la Commission de l’édilité. Son président, Charles de Reyff (Le Centre/PVL), se demande toutefois s’il est nécessaire d’investir 12 millions de francs pour réaffecter ce « bunker » plutôt que de le démolir. Un montant qui pourrait même atteindre 17 millions, craint Claude Schenker (Le Centre/PVL).
Tout autant partagés sur les coûts, les autres partis reconnaissent toutefois l’importance du projet. Maurice Page (Centre Gauche), peu convaincu par ce message qu’il juge trop sommaire, demande son renvoi. Refusé. Défendu par les édiles Laurent Dietrich, Mirjam Ballmer et Elias Moussa, le message est accepté par 48 voix contre 11 et 6 abstentions.
L’Atelier. Le bâtiment historique de 600 ans, qui accueillait le Musée Gutenberg, a été repris par la Ville en 2022, pour y loger son service de la Culture. Mais le bâtiment nécessite un assainissement et une mise aux normes sécuritaires et sismiques. Un crédit d’étude de près de 1 mio est demandé, pour des travaux estimés à 7 mio (avec un écart de plus ou moins 25%). Au vote final, le message est adopté par 47 voix contre 17 et 6 abstentions. Mais non sans mal: Le Centre et le Centre Gauche ont demandé son renvoi. Au nom du Centre, Isabelle Sob (Le Centre/PVL) se dit dubitative: « Nos comptes risquent de retourner dans le rouge pour longtemps. » Maurice Page (Centre Gauche) s’étonne: « En 2022 nous avons acquis pour 5 mio un bâtiment jugé en bon état, le toit mis à part. Les transformations envisagées sont-elles vraiment nécessaires? »
A l’instar du PS et du PLR, Les Vert·e·s plaident en faveur du message: Gilles Bourgarel: « L’inaction nous contraindrait à une fermeture au public ». Or l’établissement rencontre un certain succès : les événements organisés à l’Atelier ont attiré en 2024 26 000 personnes. »
Enfin, il a été question de paix, lors de cette séance. Une résolution co-signée par des représentants et représentantes de l’ensemble des partis – à l’exception de l’UDC – a été adoptée. Elle demande que le Conseil général appelle à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, symbole de la crise humanitaire qui frappe le Monde. Plus d’une soixantaine de conflits en 2024, du jamais vu depuis 1946, rapporte Samuel Jordan (PS). Le Conseil général condamne fermement toutes les violences contre les populations civiles, tout en condamnant les attaques meurtrières du Hamas, le 7 octobre 2023.
Réprouvant l’antisémitisme, l’islamophobie et toute forme de discrimination et d’appel à la haine, le Parlement de la Ville exhorte le Conseil fédéral à prendre ses responsabilités.
En avril dernier, deux conseillers généraux avaient démissionné avec effet immédiat (la socialiste Rana Bassil et le Centre Gauche Gérald Collaud), après le refus de mettre en œuvre un postulat demandant que la Ville verse un franc par habitant aux civils de Gaza. Depuis juillet, un drapeau de la paix flotte sur la devanture de l’Hôtel de Ville.