Question n° 326 (2021-2026) - Projet du Groupe E visant à récupérer la chaleur de l’eau de la Sarine à Pérolles

C. Schenker (Le Centre/PVL)

Question

En Commission de l’édilité, le 9 octobre dernier, j’ai demandé si la Ville de Fribourg ne pourrait pas, en lien avec la centrale thermique aux Neigles, profiter pour récupérer aussi la chaleur de l’eau de la Sarine. La réponse donnée par la Ville fut: "On a analysé tous les potentiels, y compris le lac de Pérolles, qui est sur le territoire de la ville. On n'est pas propriétaire, c'est le Canton qui l'est. C'est une question de concession. On l'a dans le viseur, mais nous ne sommes pas propriétaire".

La Liberté du 5 février dernier nous apprend que Groupe E, en partenariat avec le Canton, la Ville et SINEF, va investir 40 millions et étendre "Placad" pour couvrir les besoins de 7'500 ménages en utilisant la chaleur de l’eau de la Sarine depuis la Maigrauge.

Voici mes questions:

1.         Pourquoi avoir botté en touche en octobre dernier au prétexte que la Ville n’est pas propriétaire, alors que la Sarine présente un énorme potentiel et que Groupe E n’est pas propriétaire non plus?

2.         Y a-t-il oui ou non un potentiel aux Neigles? Ou est-ce que les projets Schiffenen, d’une part et Pérolles, de l’autre, interdisent maintenant toute autre exploitation de l’eau de la Sarine en ville, par exemple avec un CAD pour le Schoenberg voire une partie de la Basse-Ville?

3.         Quelle est la nature précise du partenariat annoncé avec Groupe E. Il m’aurait intéressé d'en savoir un peu plus sur le rôle de la Ville et des autres partenaires? Y a-t-il des investissements et quels sont les intérêts et avantages pour la Ville de laisser Groupe E agir ainsi sur son territoire? Y aurait-il par hasard de l’influence ou un contrôle possible par la Ville sur les tarifs pratiqués par Groupe E? Quels seraient d’autres enjeux?

 

Répoonse du Conseil communal

1.         Pourquoi avoir botté en touche en octobre dernier au prétexte que la Ville n’est pas propriétaire, alors que la Sarine présente un énorme potentiel et que Groupe E n’est pas propriétaire non plus?

La Ville de Fribourg est actionnaire de Groupe E Celsius SA. Cette entreprise développe le réseau CAD-Fribourg qui alimentera à terme le territoire communal de Fribourg et d’autres communes de l’Agglomération. Toutes les centrales de production d’énergie renouvelable qui seront connectées à ce réseau contribueront à la transition énergétique de la Ville de Fribourg. En général, Groupe E Celsius investit directement dans son réseau et dans ses centrales. Le cas des Neigles est différent, car il s’agit d’une infrastructure qui est imbriquée dans celles dédiées au traitement des eaux (STEP). On a ici une exception qui déroge à la règle.

2.         Y a-t-il oui ou non un potentiel aux Neigles? Ou est-ce que les projets Schiffenen, d’une part et Pérolles, de l’autre, interdisent maintenant toute autre exploitation de l’eau de la Sarine en ville, par exemple avec un CAD pour le Schoenberg voire une partie de la Basse-Ville?

Le site des Neigles dispose de très peu de place. Il est déjà très difficile de trouver l’espace nécessaire à l’exploitation du potentiel thermique des eaux épurées. Il ne serait donc aucunement envisageable de créer en plus à cet endroit une deuxième centrale pour exploiter le potentiel thermique de la Sarine. Quant à arbitrer entre utiliser le potentiel de la Sarine ou celui des eaux épurées, il est évident que le second potentiel est plus intéressant en raison de la température de l’eau épurée qui est supérieure à celle de la Sarine.

3.         Quelle est la nature précise du partenariat annoncé avec Groupe E. Il m’aurait intéressé de savoir un peu plus sur le rôle de la Ville, des autres partenaires? Y a-t-il des investissements et quels sont les intérêts et avantages pour la Ville de laisser Groupe E faire ainsi sur son territoire? Y aurait-il par hasard de l’influence ou un contrôle possible par la Ville sur les tarifs pratiqués par Groupe E? Quels seraient d’autres enjeux?

La Ville n’est pas directement partenaire du projet "Placad". Elle l’est en revanche de manière indirecte, via ses participations dans Groupe E Celsius et dans Eau de Fribourg.

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