Question n° 378 (2021-2026) - Consultation du Conseil fédéral en matière d’extension du 30 km/h dans les villes suisses

M. Vonlanthen (PS)

Question

Le 3 septembre dernier, le Conseil fédéral ouvrait la consultation sur deux ordonnances proposant de nouvelles règles aux communes pour l’introduction du 30 km/h. A ce sujet:

  • La Ville de Fribourg a depuis près de deux ans restreint la vitesse à 30 km/h sur 60% de son réseau routier et dispose dès lors d’un certain recul. Le Conseil communal estime-t-il que ces modifications d’ordonnance vont contribuer à une amélioration de la qualité de vie des habitant·e·s de la ville? 

  • L’Union des villes suisses et l’Association des communes suisses ont vivement réagi à ces projets de modifications craignant notamment pour l’autonomie communale et les coûts engendrés par toutes les barrières au 30 km/h que le Conseil fédéral souhaite instaurer. Le Conseil communal partage-t-il les critiques de ces associations de communes? 

Réponse du Conseil communal

  • Le Conseil communal estime-t-il que ces modifications d’ordonnance vont contribuer à une amélioration de la qualité de vie des habitant·e·s de la ville?

Je dirais que, d’une manière générale, si ces dispositions entraient en vigueur, elles seraient contraires à l’intérêt des habitant·e·s des villes. La Ville de Fribourg, elle, a de la chance, car elle a été très rapide pour limiter à 30 km/h des axes à orientation trafic. Si ces ordonnances se mettaient en application, il est vraisemblable que pour un axe à orientation trafic, que nous n’avons pas réussi à limiter pour des questions de bruit, mais qui le mériterait pour des raisons de sécurité et de convivialité, et notamment parce qu’il y a des lignes de Pédibus, des enfants qui traversent et que c’est certes un axe à orientation trafic, mais qui est situé au cœur d’une ville – vous avez tous vu et je pense que vous pensez tous au même que moi, la route de la Fonderie –, ça rendrait très probablement et vraisemblablement impossible de le limiter à 30 km/h, pour donner un exemple.

 

  • Le Conseil communal partage les critiques de l’Association des communes suisses et de l’Union des villes suisses?

Oui, le Conseil communal partage les critiques de l’Association des communes suisses et de l’Union des villes suisses. Non seulement il les partage, mais il les nourrit puisqu’il il est présent dans de nombreuses commissions et groupes de travail de l’Association et de l’Union des villes suisses. Notre syndic en est le vice-président (sic). J’assume la co-présidence de la Conférence des villes suisses pour la mobilité et vous donne quelques arguments.

Ces modifications potentielles atteignent l’autonomie des communes et des villes, elles vont beaucoup trop loin. Elles sont contraires à l’intérêt des villes parce que les villes et les communes sont les mieux placées pour juger de leur territoire et savoir où il est pertinent ou pas de faire des abaissements de vitesse, par exemple. Une des dernières choses qui est combattue, c’est l’idée des revêtements phonoabsorbants parce que l’ordonnance, notamment en lien avec la motion Schilliger 21.4516, dit en gros qu’une ville pourrait mettre provisoirement du 30 km/h, mais ensuite, une fois qu’elle aura mis le phonoabsorbant, elle devra enlever le 30 km/h. D’abord, je peux vous dire qu’une fois que les habitant·e·s d’une rue ont goûté aux avantages du 30 km/h, il sera j'imagine impossible de revenir en arrière sans avoir des manifestations. Deuxièmement, on l’a vu en ville de Fribourg, sur les 13 axes qui étaient concernés par des dépassements des valeurs limites d’émission, il a fallu mettre bien sûr du phonoabsorbant, ainsi que le 30 km/h pour atteindre l’objectif. Aussi, apparemment, le Conseil fédéral a des mauvais conseillers techniques en la matière. J’en ai terminé, je ne sais pas si notre syndic souhaite ajouter quelque chose.

(sic) M. le syndic est membre du comité de l’Union des villes suisses, mais pas vice-président.

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