Cette 31e séance ordinaire a commencé par l’élection de Véronique Bakajika (PS) comme nouvelle membre du Conseil général en remplacement de Naïma Khamel Seewer (PS), démissionnaire. Le Parlement est ensuite entré dans le vif du sujet avec l’inscription du congé menstruel dans le règlement du personnel de la Ville de Fribourg. Le syndic, Thierry Steiert, a informé l’assemblée qu’à des fins de protection des données l’absence pour congé menstruel sera saisie sans indication de motif et qu’elle pourra être de trois jours par mois sans certificat médical. Laura Zahnd (Vert·e·s) a fait savoir que son groupe avait unanimement soutenu ce message et que la modification de règlement était une prise de position forte pour briser le tabou autour des douleurs menstruelles. Leyla Seewer (PS) s’est réjouie que Fribourg soit une ville pionnière à instaurer un tel congé. Le groupe PLR aurait préféré que le congé de trois jours soit réservé aux personnes dont les dysménorrhées sont certifiées par un médecin. Le groupe Le Centre/PVL aurait souhaité qu’un certificat médical soit exigé en cas d’absence de plus de trois jours calendaires par mois et de douze jours cumulés par année. Après un débat passionné, c’est par 51 voix pour, 1 contre et 20 absentions que le message a été adopté.
Consensus pour une école du Jura rafraîchie
L’ensemble du plenum s’est réjoui du coup de jeune prévu à l’école du Jura. Toutefois, l’écart entre l’estimation Stratus de 2021 (12 millions de francs) et le montant proposé dans le message (23 mios) a suscité des réactions, y compris de la Commission financière (Cofin). Claude Schenker (Le Centre/PVL) a estimé que «l’inflation sur deux ans est tout bonnement faramineuse » mais a noté que les salles de classe «ressemblent à de vieux sous-sols inquiétants ». Charles de Reyff (Le Centre/PVL) a remarqué que les bâtiments concernés étaient «très marqués par les années » et qu’il serait irresponsable d’attendre plus longtemps des améliorations. Si Elias Moussa, directeur de l’Édilité, Marie-Claire Rey-Baeriswyl (CG-PCS) et Pierre-Alain Perritaz (PS) ont salué l’inclusion du Standard de construction durable suisse (SNBS), gage de qualité et de respect de l’environnement, Johan Dick (UDC) a émis quelques réserves liées au coût qu’engendrerait l’application de ces normes. Son groupe approuve tout de même le crédit d’étude. Le mot de la fin est revenu à Grégory Grin (PLR): «La rénovation d’une école, ce n’est ni de droite, ni de gauche, c’est fribourgeois.» C’est finalement à l’unanimité des 73 voix présentes que le message n° 47 a été accepté.
Débat pour la préservation d’un marronnier
Le crédit d’ouvrage pour la requalification d’une partie du quartier de l’Auge a suscité plus d’émotion. En effet, le sort du marronnier de la place du Petit-Saint-Jean a pris une place non négligeable dans les débats. Un arbre dont la préservation a été estimée à 100000 francs. La Commission de l’édilité, des constructions et des infrastructures (CEdil) a déposé une demande pour débloquer ce montant supplémentaire, demande soutenue par la Cofin. Si le Parti socialiste et Bettina Noll (Vert·e·s) se sont réjouis du maintien du marronnier, d’autres voix se sont élevées contre cette position. Océane Gex (PLR), rapporteuse de la minorité de la CEdil, a questionné : «L’utilisation effective des montants reste floue. Comment s’assurer qu’ils seront bien dédiés à l’arbre et non absorbés par d’autres coûts du projet, comme l’indexation?» Nicolas Feyer (Le Centre/PVL) s’est interrogé sur le bien-fondé de dépenser 100 000 francs pour « un marronnier que les experts estiment en fin de vie ». Il s’est en outre inquiété de l’organisation de la circulation pendant les travaux. Malgré tout, la requalification de la place du Petit-Saint-Jean et de ses abords ainsi que la rénovation du pont du Milieu ont été saluées par toutes et tous. Johan Dick (UDC) a retenu que « ces différents projets visent à offrir des aménagements modernes, fonctionnels et esthétiques ». Enfin, l’œuvre d’art éphémère prévue pour un montant de 170000 francs a suscité des discussions. La Cofin désirait diminuer ce montant à 100 000 francs, pour un nouveau projet artistique local. Le vote final au crédit d’objet été ajusté à 7,7 mios de francs ; il inclut le maintien du marronnier, la renonciation au projet artistique initial et son remplacement par une œuvre d’un·e artiste fribourgeois·e, et la requalification de la place du PetitSaint-Jean, de la rue de la Samaritaine et de la rue d’Or ainsi que l’assainissement du pont du Milieu. Le crédit été adopté par 67 voix pour, 1 contre et 5 abstentions.
Bisbille autour de l’heure de parking gratuite
La mise en œuvre de l’heure de parking gratuite à Fribourg a longuement été débattue. Au centre de la discorde? La suppression de l’heure de midi qui était offerte jusqu’alors, mais qui disparaîtra dès l’application de l’initiative en juillet. Claudio Rugo (PA) s’est indigné: «On ne peut pas offrir quelque chose qui est déjà gratuit!» Jean-Thomas Vacher (Le Centre/PVL) est resté dubitatif devant les 3,3 mios de pertes annoncées par le Conseil communal avec la mise en œuvre de cette mesure et a déploré de ne pas appliquer l’heure gratuite au parking communal de Saint-Léonard. Aux élus·es qui ont étendu le débat aux nombreuses places de parking supprimées ces dernières années, Pierre-Olivier Nobs, directeur de la Police locale et mobilité et des Sports, a répondu que l’espace ainsi libéré avait permis de créer des dizaines de terrasses commerciales. Malgré de nombreux amendements, le règlement a été adopté par 67 voix pour et 1 abstention. Quant à l’adaptation de la réglementation communale relative au stationnement des taxis, elle est passée sans encombre et a été adoptée à l’unanimité.
Le compte-rendu de la séance des 18 et 19 février est disponible à l'adresse www.ville-fribourg.ch/conseil-general/seances.