Cette 35e séance ordinaire a commencé par le discours inaugural de Camille Goy (Les Vert·e·s), qui, en tant que femme, travailleuse sociale, maman d’un enfant et nouvelle présidente du Conseil général, a insisté sur le fait de vouloir contribuer, par son exemple, à la normalisation d’une réalité qui concerne beaucoup de monde : « Je ne souhaite pas être la porte-drapeau de cette idée démesurée de pouvoir tout faire. » C’est la fonction qui doit s’adapter à la réalité d’une jeune maman, non pas l’inverse, a-t-elle argumenté.
Puis elle a félicité deux viennent-ensuite élus au Conseil général : Béa Cheda (CG–PCS), élue en remplacement de Gérald Collaud, démissionnaire, et Robin Jolissaint (PS), élu en remplacement de Rana Bassil, démissionnaire. La séance s’est poursuivie avec l’élection d’un scrutateur pour remplacer Jean-Noël Gex (PLR), siégeant désormais à la vice-présidence. Seul candidat en lice, Raphaël Casazza (PLR) a été élu sans scrutin à ce siège.
Les discussions ont ensuite porté sur les comptes 2024 de la Ville. Après que Laurent Dietrich, vice-syndic, directeur des Finances, eut rappelé leurs particularités (premier déficit comptable depuis 2013, dû notamment à une augmentation de l’ensemble des charges financières), la Commission financière (CoFin) a recommandé à l’unanimité leur approbation.
David Krienbühl (PLR), moins enthousiaste, s’est fait le porte-voix de son groupe : « La fête est finie, a-t-il asséné. Après dix exercices de vaches grasses […], la raison et la rigueur devront désormais guider les réflexions du Conseil communal. » Il s’en est pris en particulier aux charges liées au personnel de la Ville : « L’augmentation du personnel est-elle toujours nécessaire par rapport aux prestations ? ».
Il a été rejoint en ce sens par Isabelle Sob (Le Centre/PVL) : « Le déficit de 5,2 mio, même s’il est inférieur au déficit budgété de 12,8 mio, n’a rien d’anodin. Il reflète une hausse structurelle des charges de fonctionnement, en particulier les charges de personnel, les charges et revenus de transfert, et un taux d'autofinancement de seulement 4,2%. » Son groupe en a appelé à revoir « les mécanismes de gouvernance financière et la priorisation des politiques publiques ».
À l’inverse, Valentine Mauron (Les Vert·e·s) a défendu les investissements de ces dernières années non pas comme « le résultat de choix déraisonnables de la part du Conseil communal », mais comme une stratégie nécessaire qui « rétablit enfin Fribourg sur une position de ville capitale du canton sous l'angle d'un environnement neuf, attractif, ambitieux et concurrentiel ».
De son côté, José Uldry (UDC) n’était pas alarmé par « un déficit somme toute peu problématique en soi » mais par « la trajectoire inquiétante que dessinent les projections financières. » Son groupe demande « un changement de cap et une vision financière à long terme qui respecte les contribuables et garantisse la pérennité de nos services publics. »
Maurice Page (CG-PCS) a tenu une position intermédiaire. Accueillant favorablement l’augmentation du niveau des investissements, qui « montre que les projets que nous avons approuvés par le passé commencent ou se trouvent maintenant en phase de réalisation », son groupe s’inquiète de « l'augmentation continue des charges de personnel » et de l’incertitude des rentrées fiscales des personnes morales dans une conjoncture aléatoire.
Nadège Piller (PS) a expliqué la situation comptable par des « investissements urgents, des réorganisations nécessaires et une montée en puissance des prestations », précédant « une phase plus stable de consolidation des prestations. » Pour son groupe, l’augmentation des charges en 2024 représente « une ville qui vit, une ville qui se transforme et qui s’adapte, comme cela est très clairement illustré dans le rapport de gestion. »
Le rapport de gestion correspondant a provoqué peu de discussions. La majorité des groupes a salué l'amélioration continue de sa qualité, grâce au travail de synthèse et d'uniformisation effectué par l’Administration. C'est par 46 voix pour, 0 contre et 24 abstentions que le Conseil général a approuvé les comptes de la Ville de Fribourg pour l'exercice 2024 (message n°51).
L’accessibilité des PMR en question
L’assemblée s’est ensuite penchée sur le message n° 52, concernant le crédit d'ouvrage pour la requalification de l'esplanade de la Poste.
Jérémie Stöckli (Les Vert·e·s) a évoqué des améliorations possibles : « tranchées filtrantes ou bassins de rétention à ciel ouvert permettraient de limiter les rejets d’eau dans le réseau et de renforcer la résilience du site. » Océane Gex (PLR) s’est réjouie d’un futur « espace public plus accueillant, plus vert, plus adapté à la mobilité douce » tout en questionnant le prix au mètre carré payé par la Ville pour ce projet qui a nécessité l’achat d’une parcelle à La Poste.
Sofia Fernandes (CG-PCS) a loué la qualité de ce projet d’aménagement tout en suggérant « un dialogue avec des associations concernées par la mobilité réduite, afin de garantir des cheminements adaptés aux situations de handicap voire aux parents avec poussettes. » Johan Dick (UDC) a salué « un projet qui favorisera la convivialité » mais a souhaité également des améliorations pour les personnes à mobilité réduite (PMR), tout comme Pierre-Alain Perritaz (PS), parlant d’un projet « qui contribuera à la dynamisation du centre-ville » mais doutant de l’accessibilité de l’esplanade pour les personnes âgées et à mobilité réduite. Claudio Rugo (PA), quant à lui, a reproché l’absence de toilettes publiques gratuites dans le projet, ainsi que le « manque d’imagination du bureau d’architecture de la Ville qui aurait pu proposer quelque chose de sympa, une nouvelle scène pour des concerts… »
Le groupe de Caroline Revaz (Le Centre/PVL) a jugé le plus sévèrement que l’accessibilité pour les PMR ne ressortait pas clairement du message et que cela justifiait son renvoi. Cette demande de renvoi a été refusée par 55 voix contre, 13 pour et 1 abstention.
Finalement, le message n°52 a été accepté par 56 voix pour, 11 contre et 2 abstentions.
Résolution pour renforcer le bilinguisme
Une résolution intitulée Le bilinguisme vécu en ville de Fribourg : un héritage du passé, une richesse du présent, une chance pour l’avenir, a été déposée par des représentants·es des groupes Les Vert·e·s, UDC, PLR, PS, Le Centre et CG-PCS. Elle invite le Conseil communal à renforcer sa politique de soutien au bilinguisme par des mesures concrètes.
Lors de la séance de relevée du 28 mai a été traité le message n°53 – Règlement concernant la taxe communale sur la plus-value en matière d'aménagement du territoire. Nous renvoyons au procès-verbal complet de la séance pour cet objet qui a suscité de longues discussions. Après les débats, le projet d’arrêté du message n°53 a été accepté par 37 voix pour, 18 contre et 4 abstentions.