S. Jordan (PS)
Question
J’avais préparé une question qui allait dans le même sens que celle déjà posée par notre collègue M. Chauderna concernant la situation à Gaza et l’inaction du Conseil fédéral. Je vous épargnerai donc son développement. Je me réjouis d’apprendre ce soir que la Ville de Fribourg va prendre le train en marche. J’aurais cependant préféré que notre exécutif fasse œuvre de pionnier humanitaire, alors qu’il en avait été invité par un postulat, plutôt que de se contenter d’un rôle de suiveur. Je remercie néanmoins sincèrement le Conseil communal d’avoir réévalué son appréciation de la situation. Mieux vaut tard que jamais et je vous en suis sincèrement reconnaissant, merci. J’en profite également pour féliciter nos collègues du Grand Conseil fribourgeois qui, il y a quelques jours sur ces mêmes bancs, ont voté une résolution en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza. Merci doublement Fribourg.
Je me fais ici le porte-parole d’habitant·e·s du quartier d’Alt. Les immeubles dits de la Rentenanstalt, sis à la rue Marcelo, sont en rénovation. L'ensemble locatif compte une huitantaine de logements. Les propriétaires ont proposé deux options aux locataires: quitter leur appartement le temps des travaux ou déménager. Il a été annoncé aux locataires qui resteraient que les loyers seraient majorés de 25%. A la suite de cette annonce, une grande majorité des locataires actuels ont quitté le quartier ou la ville pour un autre logement. Des contribuables en moins. De nombreuses familles habitaient dans ces immeubles depuis longtemps et étaient attachées au quartier l'Alt. Ces rénovations vont participer à un changement de la typologie des habitant·e·s du quartier, en privilégiant celles et ceux qui ont davantage de moyens financiers.
1. Dans ce genre de situations qui semble s’intensifier en Suisse, selon un article du journal Le Temps du 27 mai 2025, la Ville de Fribourg bénéficie-t-elle d'un levier par rapport aux propriétaires d'immeubles locatifs pour tempérer ces phénomènes de gentrification?
2. Si tel n’est pas le cas, qu'est-il possible de mettre en place à l'avenir – au niveau de la politique de logement – pour ne pas pénaliser les familles à faible et moyen revenus lors de rénovations à haute valeur ajoutée?
Réponse du Conseil communal
Je vais essayer d'être le plus bref possible, même si évidemment la question a toute son importance. Les membres du Conseil communal sont régulièrement intervenus par rapport à cet élément-là, tout en précisant que ce n'est pas le premier grand immeuble avec des logements en ville de Fribourg qui se retrouve dans une situation semblable. Sauf erreur, il n’y pas si longtemps, un article dans les Freiburger Nachrichten a fait état d'un autre cas de figur dans le quartier du Schoenberg.
Actuellement, la Ville ne dispose d'aucun levier, il faut être clair. En effet, le Grand Conseil a refusé à plusieurs reprises de voter une loi cantonale sur le logement, qui aurait pu ancrer des bases légales permettant certains leviers. D'autre part, au niveau de la Ville de Fribourg, le Conseil général attend toujours la réponse du Conseil communal à une proposition, il me semble de la législature précédente, en lien avec l'introduction d'un règlement sur la politique du logement. Aussi, actuellement, les leviers n'existent pas. Par contre, effectivement, dans le cadre des travaux sur sa politique de l'habitat et du logement, le Conseil communal est en train d'examiner différents éléments. Cette question-là fait partie aussi des points qui sont examinés par le Conseil communal. En temps voulu, nous verrons si une décision du Conseil général est nécessaire. Si ce n’est pas le cas, ils seront présentés à titre informatif.
Je ne peux pas en dire plus en l'état, si ce n'est que, effectivement, aujourd'hui, la Ville ne dispose pas de levier.