Question n° 350 (2021-2026) - Réaménagement de la route de la Fonderie et la sécurité des enfants qui la traversent pour se rendre à l’école

J.-T. Vacher (Le Centre/PVL)

Question

Je me fais ici le porte-parole d’habitant·e·s du quartier de Pérolles.

Une opposition a été déposée contre le projet de réaménagement de la route de la Fonderie, au niveau du magasin de Chocolat Villars, car il ne garantit pas la sécurité des enfants qui traversent cette route pour se rendre à l'école depuis la route des Cliniques. Cette inquiétude rejoint les critiques formulées à l'égard du projet de zone 30 km heure dans le quartier. Ces aménagements risquent de provoquer un report de trafic sur la route de la Fonderie, avec une augmentation de la vitesse effective des véhicules passant d'une zone 30 à une zone 50.

Le projet souffre aussi d'un manque de cohérence globale pour l'ensemble du sud du quartier de Pérolles. Lors de discussions précédentes, la Ville avait annoncé un réaménagement complet de cette zone dans le cadre de la création d'une voie de mobilité douce sur l'ancienne voie ferrée, avec une surélévation de la chaussée, une limitation de vitesse et des aménagements sécurisés, à l'image de la place Georges-Python. Or, le projet mis à l'enquête en février dernier ne répond pas à ces engagements. Il se limite à déplacer légèrement le passage pour piétons sans réduction de la vitesse, sans surélévation de la chaussée et sans feux piétons. Ce type de dispositif est pourtant présent sur d'autres tronçons similaires de la route de la Fonderie, entièrement refaite en 2018.

Depuis plus de huit ans, des demandes ont été formulées pour sécuriser ce passage pour piétons avec des feux, conformément à la loi cantonale qui l'exige pour une route aussi fréquentée. Pourtant, rien ne bouge. Le Canton, propriétaire de la route, refuse de réduire la vitesse, tandis que la Ville rejette l'installation de feux. Ce blocage est d'autant plus préoccupant que l'arrivée prochaine de la voie de mobilité douce entraînera un afflux de cyclistes à cet endroit précis. La situation est déjà dangereuse, des accidents avec blessés graves ont eu lieu et plusieurs situations à haut risque ont été observées. Dans un quartier voisin, au Schoenberg, un enfant a récemment perdu la vie dans des circonstances comparables. Sur la route de la Fonderie elle-même, une fillette de cinq ans a été renversée il y a deux ans.

Avec le nouveau règlement cantonal sur la mobilité, des mesures comme les feux piétons, une passerelle ou un passage souterrain sont désormais obligatoires dans ce type de configuration. Il est donc urgent d'agir pour sécuriser ce passage avant qu'un drame ne se produise, en installant des feux piétons conformes à la législation.

Mes questions sont simples:

  • Que va faire le Conseil communal pour sécuriser la route de la Fonderie pour les enfants? Et surtout, quand va-t-il enfin le faire ? 

  • Est-ce qu'une action du Conseil communal ne pourrait pas aider à la levée de cette opposition contre le projet de réaménagement de la route de la Fonderie? 

Je vous remercie d'avance pour les habitant·e·s du quartier qui seront heureux·euses d'avoir enfin un retour. 

Réponse du Conseil communal

Vous avez vous-même décrit que tous les éléments que vous venez d'évoquer, sauf erreur, font partie intégrante d'une des oppositions au projet Voie verte TransAgglo. Je peux vous confirmer que la séance de conciliation avec l'opposant en question a déjà eu lieu. Suite à cette séance de conciliation, comme dans n'importe quelle autre procédure dans ce cas de figure, évidemment, la Ville va examiner les différents griefs des opposants.

Vous comprendrez que l'on ne va pas donner maintenant l'avis de la Ville sur un sujet qui fait l'objet d'une procédure judiciaire en cours. Ce que je peux dire à ce stade, c’est que lorsqu'il s'agit de sécurité, les services de la Ville examinent ces questions avec le plus grand soin. Je laisserai d’ailleurs le directeur de la Police locale et de la Mobilité compléter.

Vous connaissez bien l'endroit et vous savez très bien que la Ville n'est pas propriétaire, ni de la route de la Fonderie, ni de toutes les parcelles alentours. Evidemment, quand on ne maîtrise pas totalement le foncier, on est toujours un peu "tributaires" de certaines contraintes imposées par les propriétaires privés.

Je vous remercie d’ailleurs encore, au nom du Conseil Communal, d'avoir validé hier soir le message concernant l’esplanade de La Poste, où justement la Ville redevient propriétaire d'un espace sur lequel elle entend réaliser un de ses propres projets. C'était une des difficultés qui explique aussi "l'évolution" du projet entre ce qui était initialement prévu et ce qui a été mis à l'enquête, puisque la Ville n’est pas propriétaire des terrains sur lesquels la Voie verte doit se déployer.

Je voudrais juste ajouter un petit complément à propos de ce plateau surélevé, qui était une des propositions pour sécuriser cet endroit. Le problème, c'est que ce plateau surélevé se déclinait en partie sur une route cantonale. Or, à mon avis, le Canton a une vision de gestion des routes cantonales qui est identique, que ce soit en pleine campagne ou en ville. Il veut des routes cantonales à peu près toutes calibrées pareil, et surtout où on roule à 50 km/heure.

Comme la Ville de Fribourg n’est pas propriétaire de cette route, elle ne peut pas décider seule. D’après ce que j’ai compris, ici, dans cette enceinte, il y a eu des voix majoritaires qui ont demandé à ce que les routes cantonales restent à 50 km/h. J’ai l'impression que votre parti a dû travailler là-dessus. Je ne peux donc que vous renvoyer vers vos députés.

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