Sous la présidence de Camille Goy (Les Vert·e·s) et en préambule de sa 37e séance de la législature, le Conseil général a accueilli dans ses rangs Léo Sapia (Les Vert·e·s) pour succéder à Niels Rebetez, démissionnaire. Les élus·es se sont ensuite penchés·es sur le premier objet de la soirée: le message traitant du crédit d'ouvrage de 3,2 millions de francs pour la réalisation du tronçon Cardinal – Charmettes de la Voie verte (TransAgglo). Un objet que la Commission financière (Cofin), présidée par Marine Jordan (PS), a préavisé favorablement, en relevant que l'opération pourrait être blanche pour la Commune puisqu'elle bénéficierait d'une subvention fédérale couvrant la totalité des coûts.
Même position du côté de la Commission de l'édilité, des constructions et des infrastructures. Son président, Charles de Reyff (Le Centre/PVL), a toutefois estimé que plusieurs points soulevaient des questions. Par exemple, le calendrier – serré – proposé pour la réalisation de cet objet relevait "clairement du fait accompli", sans marge de manœuvre pour le Conseil général. L'élu s'est également interrogé sur la sécurité de la cohabitation entre usagers·ères – piétons·nes et cyclistes – sur une largeur de voie de 3,8 mètres. "J'appelle ça de la chaos-bitation", a abondé Isabelle Sob (Le Centre/PVL). Autre critique, du côté des Vert·e·s, par la voix de Bettina Noll, dont le groupe a commencé par saluer la création d'infrastructures pour la mobilité douce: "Mais les espaces verts de ladite Voie se limitent aux intersections." Simon Jordan (Centre-Gauche) a, lui, regretté l'abattage de 17 arbres.
Du côté du PLR, Véronique Grady a notamment pointé le choix des matériaux: "Nous regrettons le recours à des surfaces imperméables, peu compatibles avec les défis climatiques et un cadre de vie de qualité." L'UDC s’est pour sa part réjouie que le projet "laisse la porte ouverte à une éventuelle voie pour le tram", comme l'a exprimé Johan Dick, avant d'appeler à la tenue d'"une réflexion complémentaire sur la signalisation, la séparation des flux ou des aménagements ponctuels afin d'éviter les situations de conflit". Pour le PS, Marc Vonlanthen a souligné que la réalisation de ce tronçon de la TransAgglo constituait un "renforcement de la mobilité douce en ville", tout en regrettant que cette Voie verte "porte plutôt mal son nom: près d'un demi-terrain de foot bétonné d'un coup et sans compensation".
Pour répondre à ces critiques, le conseiller communal chargé de l'Édilité, Elias Moussa (PS), a rappelé que le projet s'inscrivait "dans un milieu largement bâti", une contrainte qui empêche d'augmenter la largeur de la voie. En outre, "la question de l'infiltration a été étudiée", d'où l'introduction d'une tranchée à cet effet. Au final, le Conseil général a donné son feu vert au crédit d'ouvrage par 67 "oui", 2 "non" et 3 abstentions.
Le second message de la soirée à être soumis à l'approbation du Parlement communal concernait la révision totale des statuts de l'Association régionale de la Sarine (ARS). Un vote soumis à l’ensemble des communes membres, trois ans seulement après l'adoption des statuts initiaux pour des questions d'évolution du cadre légal, comme l'a rappelé Marine Jordan, pour la Commission financière. Favorable à la révision des statuts, cette dernière a toutefois appelé à la vigilance pour que l'extension des tâches de l'ARS soit limitée "au rôle et aux compétences dévolues par la législation supérieure et les tâches reprises de l'Agglomération". Une volonté pleinement partagée par le syndic, Thierry Steiert (PS), au nom du Conseil communal.
Dans les discussions, plusieurs groupes parlementaires, comme le PLR par la voix de Grégory Grin, ont déploré un "changement de paradigme démocratique" au niveau de la gouvernance de l'ARS par rapport à celle de l'Agglomération de Fribourg, la première nommée ne comportant plus de représentants·es des législatifs communaux. Monica Mendez (Vert·e·s) a relevé que "la multiplication des structures intercommunales résulte de l'abandon du seul projet politiquement cohérent pour notre région: la fusion des communes du Grand Fribourg". "L'ajout d'une couche supplémentaire au millefeuille", a de son côté imagé Maurice Page (Centre Gauche), évoquant lui aussi un "déficit démocratique".
Par la bouche de Pascal Wicht, l’UDC a affiché sa satisfaction quant au fait que "l'ensemble des communes accordent leurs visions et leurs violons sur des thématiques telles que l'aménagement et la mobilité". L'élu a en revanche regretté que des thématiques comme la culture ou le sport n'aient pas été intégrées aux compétences de l'ARS. Simon Murith (Le Centre/PVL) a craint une
"perte de transparence pour la population" et appelé à "faire de l'ARS un espace de coopération et non de blocage et de clivage". Pour le PS, Sophie Delaloye a rappelé la responsabilité, "en tant que centre-ville, de veiller à ce que les transports publics restent accessibles, fréquents et fiables". Au vote, les statuts révisés ont passé la rampe avec 69 voix favorables, aucune défavorable et trois abstentions.
Le Conseil général a également adopté une résolution intitulée "Fribourg doit accueillir les enfants blessés de Gaza!", déposée par des élus·es de l'ensemble des groupes parlementaires, à l'exception de l'UDC. Vous trouvez la résolution adoptée ainsi que les documents débattus en séance et le procès-verbal sur www.ville-fribourg.ch/conseil-general.