V. Grady (PLR)
Question
A la suite de ma question sur le littering, et en particulier sur la pollution causée par les mégots de cigarettes, je souhaiterais obtenir des compléments d’informations.
Le Conseil communal avait mentionné la diffusion de messages d’information, notamment à proximité des arrêts de bus et des places de jeux. Il annonçait également que la Police locale allait verbaliser les contrevenants, notamment dans les parcs publics, les zones piétonnes et devant les établissements publics. Cependant, en dehors de quelques autocollants apposés sur les poubelles aux arrêts de bus — équipées d’un cendrier que justement certains fumeurs se gardent bien d’utiliser —, qu’a réellement entrepris la Ville?
Quel concept global de sensibilisation a été développé?
Quels canaux et supports ont été utilisés?
Quel montant a été alloué à cette campagne?
Par ailleurs, quelle stratégie concrète a été mise en œuvre pour appliquer l’article 12, chiffre 3 de la loi cantonale sur la gestion des déchets?
Combien de personnes ont été verbalisées à ce jour?
Quels espaces publics ont été prioritairement visés par ces mesures de répression? S’agit-il de la gare, des arrêts de bus, des places de jeux ou d’autres lieux particulièrement exposés au littering?
En janvier dernier, le Conseil communal indiquait que les agents de prévention avaient réalisé plus de 1’900 présences dans les différents points de collecte, afin de lutter contre le littering et d’aider au tri des déchets.
Quel type de problèmes rencontrent ces points de collecte: erreurs de tri, dépôts sauvages, autres?
Ces comportements reflètent-ils un déficit d’information, ou mettent-ils également en lumière des lacunes plus générales dans l’appropriation des bons gestes à adopter, faute d’une éducation civique suffisante? Ou s’expliquent-ils plutôt par un manque d’infrastructures, notamment de bennes adaptées pour les plastiques?
Je vous remercie d’avance pour vos réponses et pour les efforts que la Ville continue de déployer dans ce domaine.
Réponse du Conseil communal
Quel concept global de sensibilisation a été développé?
La Ville de Fribourg a décidé de mener en début 2025 une action d'information sur les conséquences légales du littering, suite notamment à l'entrée en vigueur au 1er janvier 2025 du nouveau règlement général de police de la Ville de Fribourg. Cette action d'information avait pour but d'axer dans un premier temps sur les mégots de cigarettes, un fléau reconnu en milieu urbain. Cette action d'information s'ajoute aux autres actions de lutte contre le littering menées tout au long de l'année par les différents services de la Ville. Le rapport de gestion examiné hier soir vous donne d'ailleurs un aperçu de l'année 2024, à la page 35 notamment.
Quels canaux et supports ont été utilisés?
La Ville de Fribourg a utilisé ses canaux habituels:
1. Information à la presse par un communiqué, qui a eu une large résonance dans les médias locaux, nationaux, en français, en allemand, y compris des petits reportages, jusqu'à faire la une de la RTS. Voici quelques exemples:
RTS.ch/play/tv La Ville de Fribourg amende désormais les fumeurs jetant leur mégot par terre.
Instagram.com/rtsinfo. Le lien est indigeste, je ne vais pas le lire.
La LibertéVille de Fribourg. La Police locale va davantage sévir contre ceux qui jettent leur cigarette à terre.
Frapp.ch La Ville de Fribourg serre la vis contre les mégots.
20min.ch Fribourg, fini l’impunité pour les mégots jetés par terre.
Blick.ch Guerre au littering. Un mégot par terre coûtera minimum CHF 50.- à Fribourg.
Nau.ch Schluss mit Zigarettenstummeln in Freiburgs Strassen.
Freiburger Nachrichten Weggeschnippte Kippen: Stadt Freiburg bestraft Zigarettenabfall künftig strenger.
2. Article dans le bulletin d’information communal 1700.
3. Publication sur le réseau numérique Facebook de la Ville, avec des réactions qui étaient très positives. Il y a eu beaucoup d'interactions, de partages de l’information. Une personne a même demandé à obtenir les affiches en français et en allemand, créées par le Secteur de la communication, pour les mettre devant son établissement. Vous savez que l’on choie le bilinguisme.
4. Affiches collées sur les poubelles. Sauf erreur, il y a 43 poubelles dans les lieux identifiés comme critiques (arrêts de bus, passages fréquentés dans certaines rues, places de jeux). Ce moyen a été jugé le plus propice en l'état des choses par le groupe de travail chargé de cette action d'information.
5. Les agents de prévention anti-littering de la Voirie ont mené une action d'information bien visible le 26 février, jour de marché sur la place Georges-Python.
Une campagne vidéo (publicité dans les bus et cinémas + réseaux sociaux) a été envisagée. Cependant, dans l'immédiat, ce moyen d'information n'a pas été retenu en raison des coûts très importants que cela impliquerait et en termes également de ressources internes, qui étaient insuffisantes pour les réaliser.
Quel montant a été alloué pour cette campagne?
Moins de CHF 10'000.- entre le matériel et les défraiements, car l'essentiel du travail a été fait à l'interne.
Quelle stratégie concrète a été mise en œuvre pour appliquer l'article 12, chiffre 3, de la loi cantonale sur la gestion des déchets?
Combien de personnes ont été verbalisées à ce jour?
La Police locale a verbalisé:
- par 38 amendes d’ordre pour abandon de petits déchets (OAOFR501). Selon les indications des agents, au moins un quart des infractions concerne l'abandon des mégots sur la voie publique;
- 5 amendes d'ordre pour abandon d’ensemble de petits déchets (OAO FR502);
- 54 ordonnances pénales pour déchets sur le domaine public.
Quels espaces publics ont été prioritairement visés par ces mesures de répression? S'agit-il de la gare, des arrêts de bus, des places de jeu ou d'autres lieux particulièrement exposés au littering?
Le Conseil communal a ciblé les arrêts de bus, les places de jeux du Domino, du quartier d’Alt (le jardin anglais notamment) et la rue du Criblet, en priorité.
Quel type de problèmes rencontrent ces points de collecte: erreurs de tri, dépôts sauvages, autres?
Les problèmes dans les points de collecte sont principalement des dépôts sauvages. Il y a parfois des erreurs de tri et l'utilisation de la poubelle publique comme poubelle privée.
Ces comportements reflètent-ils un déficit d'information, ou mettent-ils également en lumière des lacunes plus générales dans l'appropriation des bons gestes à adopter, faute d'une éducation civique suffisante? Ou s’expliquent-ils plutôt par un manque d'infrastructures, notamment de bennes adaptées pour les plastique?
D'emblée, il convient de relever qu'aucune étude, ou autre examen approfondi, n'a été mené de la part de la Ville permettant, sur une base scientifique et objective, de répondre à ces questions. Les réponses découlent dès lors plutôt d'une appréciation subjective de la part des différents intervenants sur le terrain, lesquelles relèvent que plusieurs paramètres pourraient intervenir:
méconnaissances de la façon de trier des déchets,;
manque de sens civique;
éviter d'acheter des sacs taxés;
éloignement du site des Neigles.
Sur cette base, différentes solutions sont actuellement examinées au niveau de la Voirie, à l'instar d'une phase-test pour une déchetterie mobile. Ce complément qui, je rappelle, trouve son origine dans un postulat émanant du Conseil général, pourrait permettre de rapprocher le site des Neigles des habitant·e·s, et devrait ainsi leur permettre de déposer correctement une partie de ce qui est abandonné actuellement dans les points de collecte, notamment les casseroles, le sagex, etc. A plus long terme, évidemment, on continue d'étudier la possibilité de déménager la déchetterie du site des Neigles.